Auteur : Lwazi Maseko

Nanji Nandang Venley est journaliste, vérificatrice des faits, et animatrice radio de « Silent Voices », une émission éducative sur la violence sexuelle et sexiste (VSBG) au Nigeria. Venley a plus de trois ans d’expérience dans l’animation d’émissions informatives et éducatives. Elle est passionnée par la vérité et la sensibilisation de la société en vue de promouvoir la justice sociale. En tant que communicatrice dynamique capable de captiver les auditeurs tout en défendant les droits des femmes et des enfants, elle a réussi à créer un système de soutien pour les survivants de la VSBG grâce à son émission.

Comment avez-vous commencé à travailler comme journaliste ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir journaliste ?

En grandissant, j’ai compris que le journalisme pouvait façonner l’opinion des gens et je voulais écrire des histoires qui changeraient des vies. Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’ai décidé de faire du bénévolat dans une station de radio de ma ville (État du Plateau, Nigeria). Cette décision m’a offert de nouvelles opportunités pour créer un impact.

Quelles sont vos aspirations professionnelles ?

Ma seule ambition est de pouvoir faire une différence dans la société et dans le monde en général, en relevant le défi de donner une voix aux personnes marginalisées et vulnérables de la société. Mon désir est de leur offrir un espace sûr et un système de soutien qui leur permettra de se rétablir sainement.

Quelles sont les compétences les plus importantes pour réussir dans cette carrière ? Quel type de personne devez-vous être ?

Je crois que le succès vient en mettant les autres au premier plan, car la vie ne dépend pas de ce que nous pouvons obtenir des gens, mais de ce que nous investissons en eux. Par conséquent, pour réussir une carrière dans le journalisme, il faut fournir un effort conscient pour apprendre les compétences nécessaires pour raconter des histoires factuelles et percutantes. Faites preuve de passion pour que votre travail soit éloquent, en dépit des obstacles qui peuvent entraver votre carrière.

Votre émission de radio, « Silent Voices », se concentre sur la violence basée sur le genre au Nigeria ? Quand avez-vous commencé cette émission et pourquoi vous concentrez sur la VSBG ?

J’ai lancé « Silent Voices » avec Nanji en octobre 2020, alors que le Nigeria enregistrait un taux élevé de violence contre les femmes et les enfants. C’est la triste histoire d’un garçon de 9 ans qui a été violé par un voisin qui est à l’origine de « Silent Voices ». Dans ma quête pour l’aider à trouver la justice, j’ai réalisé que je pouvais utiliser la radio pour donner une voix aux femmes et enfants vulnérables quand la société fait la sourde oreille.

Le directeur de ma station a approuvé ma proposition de lancer « Silent Voices » et, au même moment, la Fédération internationale des femmes juristes (FIDA), une organisation non gouvernementale engagée dans la protection des femmes et des enfants contre la violence, a accepté de travailler bénévolement pour les victimes. Ma passion a dépassé le stade de la narration des histoires de ces survivants pour s’étendre à la poursuite des auteurs de violences.

Grâce à ce soutien de la FIDA, « Silent Voices » a non seulement poursuivi certains auteurs d’actes de VSBG, mais a également réussi à sensibiliser le public à la violence contre les femmes et les enfants. Je ne saurais trop remercier mon public pour sa confiance, son soutien et ses encouragements. C’est gratifiant de savoir qu’on peut vous confier les problèmes des autres.

Quels sont les défis que vous avez rencontrés lors du lancement de votre émission de radio ?

La justice n’est pas facile dans cette région. Le plus grand défi dans ce combat est que, souvent, les survivants abandonnent la voie de la justice en raison du poids des factures de services publics. Je ne peux pas les blâmer, car ces survivants sont censés payer les factures médicales et les frais de justice. Ainsi, lorsque les survivants choisissent de retirer une affaire à cause de ce problème, je suis également impuissante. Le système judiciaire est très lent. Il arrive qu’une affaire traîne pendant des années et cela décourage le survivant. Comment voulez-vous qu’un survivant de 7 ans traverse une affaire judiciaire ? Cela l’affectera certainement sur le plan psychologique, car on lui rappelle sans cesse une expérience aussi horrible.

Un autre facteur contribuant à l’injustice est le fait que certains parents sont contraints ou incités à percevoir de l’argent de la part des auteurs du délit pour retirer leur plainte, ce qui les incite à vouloir trouver un arrangement en dehors du tribunal. Voilà ce que la pauvreté et l’ignorance peuvent entrainer.

Quelles ont été vos expériences en tant que journaliste au Nigeria ?

Cette expérience a été formidable pour moi et je remercie JAY FM de m’avoir donné cette formidable plateforme pour atteindre mon objectif. Le fait que je sois une femme n’a pas empêché mes collègues de me confier des responsabilités. Je n’ai fait l’objet d’aucune forme de discrimination. Au contraire, des hommes et des femmes ont investi leur temps et leurs ressources pour que « Silent Voices » se développe.

Quels sont les points forts de votre carrière ?

Par la grâce de Dieu, j’ai pu créer un système de soutien pour les survivants. J’ai mené avec succès une campagne de sensibilisation avec des enfants et des adolescents sur les abus sexuels.

Que signifie le succès pour vous ?

Le travail acharné permet de déverrouiller des portes fermées à clé. Pour réussir, il faut donc s’investir dans son travail.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs journalistes ?

Mon conseil est le suivant : n’allez pas chercher les avantages qu’un emploi peut offrir, mais choisissez plutôt les histoires qui sont capables de transformer une communauté.

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