En l’honneur de la Journée africaine du podcast, le 12 février, nous avons interviewé des podcasteurs africains pour les interroger sur leur expérience de podcasteurs sur le continent.

Ady Namaran Coulibaly, basée au Ghana, est interprète et traductrice, et spécialiste des droits de l’homme. Elle dirige une entreprise régionale de services linguistiques appelée Bolingo. Coulibaly présente Africa’s LSP Podcast, un podcast mensuel pour l’industrie des services linguistiques depuis janvier 2021. Ce podcast s’adresse aux professionnels du secteur, tels que les traducteurs, les interprètes, les spécialistes de la gestion des connaissances et les organisations, entreprises et particuliers multilingues.

Comment vous êtes-vous lancé dans le podcasting ?

Quelques mois après le lancement des activités de Bolingo, nous avons constaté que l’industrie des langues en Afrique n’était pas très dynamique par rapport aux autres continents. Après avoir réfléchi aux lacunes et aux opportunités en matière de services linguistiques et constaté le manque d’engagement des professionnels du secteur sur le continent africain, nous avons décidé de produire « Africa’s LSP Podcast », un podcast mensuel dans lequel des professionnels du secteur partagent leurs points de vue et leurs perspectives sur diverses questions liées à leur travail. Bien que je n’aie aucune expérience préalable en matière de podcasting, j’ai proposé d’animer le podcast et depuis, c’est une belle aventure ! 

Pouvez-vous m’en dire plus sur le podcast que vous animez et sur le type de sujets que vous abordez ? Et pourquoi avez-vous choisi ce sujet spécifique ?

 Africa’s LSP Podcast est un podcast qui se concentre sur les conversations relatives aux langues et aux services linguistiques, notamment la traduction, l’interprétation, la localisation, etc. LSP est l’abréviation de Language Service Provider (fournisseurs de services linguistiques). Notre objectif principal est de montrer la manière dont les individus et les organisations contribuent à la préservation et à la croissance des langues africaines et du secteur des services linguistiques africains en particulier.  

Comment voyez-vous l’avenir du podcasting en Afrique ? 

Les podcasts gagnent en popularité sur le continent, et je crois fermement que cela restera ainsi pendant très longtemps. Il est intéressant de constater que plusieurs podcasts sont également produits sur divers thèmes par des Africains, notamment des femmes africaines comme moi. Je remarque également un nombre croissant de podcasts produits en langues africaines, une tendance qui, je pense, contribuera grandement à la promotion de notre langue et de notre culture.  

 Quels sont les défis du podcasting en Afrique ? 

D’après mon expérience, la connectivité Internet semble être l’aspect le plus difficile de la production d’un podcast sur le continent. Enregistrer un podcast avec une mauvaise connexion Internet est un cauchemar, car cela a un impact sur la qualité du son et le temps de production. Le mieux que nous pouvons faire en tant qu’animateurs est de demander à nos invités d’avoir accès à une connexion Internet fiable.   

Pensez-vous qu’il y a eu une croissance dans le podcasting ? 

Je pense que le podcasting a connu une croissance sur le continent, car de plus en plus de personnes prennent conscience de la nécessité de partager nos propres histoires, en utilisant nos connaissances et nos expériences. Nous avons pris conscience de la nécessité de prendre notre place dans les conversations mondiales dans nos différents domaines de travail et d’influence, et nous sommes prêts à apporter des changements.  

Pourquoi pensez-vous qu’il est important pour les Africains d’avoir leurs propres podcasts et de raconter des histoires de leur point de vue ?

En tant qu’Africains, nous sommes mieux placés pour raconter au monde nos expériences, nos opinions et nos perspectives. Nous comprenons que, pendant longtemps, nos histoires ont été racontées à notre place. Maintenant, plus que jamais, nous sommes prêts à partager les myriades d’histoires non racontées sur notre continent et à faire en sorte que davantage de voix soient entendues.  

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