Qu’est-ce que le métavers et comment s’applique-t-il au journalisme ? Telle était la question brûlante posée lors d’une session du Jamfest Africa 2022 sur les informations dans le métavers.

« Le concept de métavers est encore nouveau, même si nous disposons de technologies de réalité virtuelle depuis de nombreuses années, et le public africain est assez particulier, notamment en ce qui concerne la culture numérique et l’accès à l’Internet. Malgré ces défis, il existe une perspective et un besoin d’investir dans ces nouvelles technologies », a déclaré le panéliste Kunle Adebajo, rédacteur en chef des enquêtes chez HumAngle Media au Nigeria.

Adebajo était accompagné de Laura Hertzfeld, consultante en techniques d’écriture innovatrice et ancienne directrice du programme de partenariat Yahoo XR, de Tulanana Bohela, cofondatrice d’OnaStories, de Princely Glorious, directeur de la stratégie et cofondateur d’OnaStories, et d’Emmanuel Agbeko Gamor, président d’Unpacking Africa 4.0, qui a animé la discussion.

L’expérience du métavers est souvent décrite comme une présence dans un autre monde Internet et la porte d’entrée dans le métavers se fait par le biais de technologies immersives disponibles dans la RX (réalité étendue), la RV (réalité virtuelle) et la RA (réalité augmentée). Ce qui était initialement considéré comme une technologie destinée à la prochaine génération de journalistes et de créateurs de médias pourrait devenir la technologie d’aujourd’hui. Cela signifie que les nouvelles et les histoires ne seront pas seulement lues, mais qu’elles pourront aussi être vécues virtuellement dans le métavers.

De nombreux journalistes et artistes visuels ont déjà commencé à expérimenter des formes de narration immersives par le biais de reportages photo de longue durée ou de visualisations en 3D permettant aux lecteurs d’interagir avec des données ou des scènes. Des exemples plus grand public sont l’utilisation des filtres RA de Snapchat, les google cardboards et bientôt les lunettes RV d’Apple dont la sortie est prévue en 2023. Par conséquent, le paysage médiatique à l’échelle mondiale devient plus interactif, expérientiel et non plus unidirectionnel. L’impact anticipé du métavers sur l’Afrique exige que les créateurs de médias et les rédactions se préparent à l’horizon du métavers à mesure qu’il devient plus accessible.

Selon Adebajo, voici quelques avantages de l’utilisation du métavers pour le journalisme :

  • Cela porte la narration immersive à un tout autre niveau.
  • Cela permet d’intégrer des images, des vidéos, des sons et des objets en 3D.
  • Cela a un potentiel de monétisation
  • Cela offre un nouveau public potentiel

Selon Hertzfeld, le métavers doit être considéré comme une plate-forme différente permettant de raconter des histoires de manière inédite, mais il y a des questions clés que les journalistes et les professionnels des médias doivent se poser : tout d’abord, où se trouve votre public et quel est le meilleur endroit pour l’impliquer dans des histoires particulières ?

Pourquoi les salles de rédaction devraient envisager la réalité étendue (RX) :

  • Faire participer les lecteurs afin qu’ils consomment davantage de contenu, ce qui se traduit par une augmentation du temps passé et des revenus.
  • Créer des possibilités de contenu sponsorisé et d’intégration de la publicité.
  • Aider les producteurs à rester à la pointe des nouvelles technologies et à se préparer pour l’avenir.

Selon Hertzfeld, c’est ce qui rend une histoire immersive :

  • la technologie, de nouvelles façons de vivre le contenu en intégrant la 3D, la RA/RV et la technologie des casques.
  • L’art : intégrer le travail des artistes et des photographes dans le processus de narration afin de se concentrer sur la sensation d’une pièce autant que sur le reportage.
  • Espace physique : possibilités d’intégrer des reportages dans des expériences théâtrales, des lieux publics ou des galeries.

« Indépendamment de la plate-forme ou des outils, une histoire reste une histoire, ces plates-formes, outils et technologies : tout cela constitue des contraintes, mais c’est à l’intérieur de ces contraintes que vous trouvez la liberté de raconter des histoires », a déclaré Glorious. « En tant que conteur, les choses qui comptent pour vous dans le métavers sont les mêmes que celles qui comptent pour vous en dehors du métavers », a déclaré Glorious.

En tant que salle de presse ou publication, vous restez orienté vers le public malgré l’utilisation du métavers. Les principes fondamentaux de la narration restent les mêmes dans le métavers, a déclaré Glorious.

Les opportunités que le métavers offre au journalisme : Les trois C

  • Créer des communautés numériques
  • Commerce : différents modèles commerciaux
  • Co-créer des expériences : le public fait partie de l’histoire et participe activement à celle-ci.

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