Bien que la radio communautaire soit en difficulté sur le continent, elle reste un média sur lequel des millions de personnes comptent pour leurs besoins en information. La radio communautaire s’adresse souvent à des publics situés dans des zones rurales reculées et dans des établissements urbains informels, des communautés qui sont pour la plupart isolées, pauvres et marginalisées. Ce média offre une plateforme pour le développement communautaire dans les zones défavorisées.
Lancée à l’occasion de la 12e conférence Radio Days Africa, cette nouvelle étude menée par les chercheurs de Wits Journalism et de l’Institut Fojo Media avait pour but de dresser la carte des radios communautaires en Afrique subsaharienne. Les deux institutions universitaires souhaitaient mieux comprendre le secteur des radios communautaires en Afrique, mais aussi identifier les différentes manières dont il est et peut être soutenu. Le rapport comprend une liste d’organisations travaillant avec le secteur de différentes façons et offre une série de recommandations sur les leviers de soutien possibles. Il présente une analyse descriptive du paysage de la radio communautaire dans 11 pays, dont l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.
Selon le rapport, il existe environ 2 000 radios communautaires en Afrique subsaharienne. Certains pays ne se sont pas ouverts au développement de la radio communautaire, comme le Zimbabwe, l’Eswatini et la République démocratique du Congo. Les gouvernements de ces pays entravent le développement de la radio communautaire, ce qui menace la survie de ce secteur. Le rapport indique que les régimes politiques du Ghana, du Niger, du Sénégal, du Botswana et de la Somalie, ont utilisé des questions juridiques et réglementaires pour faire échouer la radio communautaire.
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Cependant, il existe quelques cas positifs de réglementations qui font progresser le développement des radios communautaires : le Bénin, le Mali et l’Afrique du Sud disposent de mécanismes réglementaires progressifs et favorables à la radio communautaire.
Le rapport attribue aux agences de développement international le mérite du développement de la radio communautaire en Afrique subsaharienne. Ces agences ont soutenu le développement des radios communautaires par le biais de financements, d’équipements et d’infrastructures.
Parmi les défis énumérés dans le rapport figure la disparition d’Amarc Africa, qui coordonnait auparavant le réseau de radios sur le continent pour faire progresser la radiodiffusion communautaire dans les sous-régions et les pays. Dans le rapport, Franklin Huizies, ancien vice-président d’Amarc Africa East and Southern Africa et ancien directeur général du NCRF, est cité comme ayant déclaré que « l’absence d’une stratégie de financement durable et la dépendance excessive à l’égard des financements des donateurs étrangers sont les raisons de l’effondrement de nombreux réseaux de radios communautaires en Afrique subsaharienne ».
Recommandations
Le rapport fait des recommandations basées sur les besoins de soutien à la radio communautaire en Afrique subsaharienne. Dans l’ensemble, le rapport note qu’il existe un certain nombre de pays en Afrique où il n’y a pas de cadre politique clair pour la radio communautaire.
Cibler
Selon le rapport, pour que la radio communautaire en Afrique puisse prospérer, il faut un programme continental pour permettre :
- L’échange d’expériences et de bonnes pratiques
- L’amélioration de la recherche
- La mise en place de mécanismes de soutien clés au niveau national ou sous-régional
- L’activisme pour la légalisation là où la radio communautaire n’est pas encore autorisée
- La coordination entre les organismes donateurs
Les recommandations plus larges pour l’Afrique subsaharienne comprenaient la mise en réseau, le partage de contenu, la recherche sur les modèles économiques des radios communautaires, une recherche plus approfondie sur le secteur, la recherche sur l’audience, la recherche sur les politiques et les régimes réglementaires et des ateliers sur le principe de la radio communautaire.
– Cliquez ici pour lire le rapport complet.