« Nous voulions créer une salle de rédaction d’abord numérique, rapide, flexible et centrée sur le lecteur », déclare Frank Aigbogun PDG et éditeur de Business Day Nigeria. Lors du sommet INMA Africa Media Summit, Aigbogun a expliqué comment Business Day Nigeria a transformé sa salle de rédaction en une salle de rédaction axée sur les données et capable d’établir un lien avec ses lecteurs :

« Pour passer des recettes publicitaires aux recettes provenant des lecteurs, nous devions créer un lien entre notre journalisme et la viabilité financière/commerciale de l’entreprise, et nous devions faire comprendre à nos journalistes que cela avait un but précis et qu’ils devaient améliorer la qualité de leur pratique journalistique, tout en veillant à le faire dans un environnement durable ».

Aigbogun explique que pour susciter ce changement d’état d’esprit chez les journalistes, ils devaient d’abord comprendre leur public. Selon Aigbodgun, le public nigérian est majoritairement jeune, 71 % de la population nigériane a moins de 30 ans et la plupart d’entre eux sont en ligne. Le taux de pénétration des téléphones portables est de 87 % et 99 millions de Nigérians sont des utilisateurs d’Internet (le plus grand nombre d’utilisateurs en Afrique et le 10e dans le monde).

Comment la publication Business Day Nigeria a-t-elle réussi ? 

  •       Elle a créé une équipe flexible
  •       Elle est passée des anciens délais à un cycle d’information de 24 heures (production de 25 à 35 articles par jour).
  •       Elle se concentre sur le reportage basé sur les données.
  •       Elle utilise des mesures incitatives (amélioration des reportages par la mise à disposition d’un fonds permettant aux journalistes de soumissionner/vendre leurs projets de reportage, ils obtiennent des fonds pour financer leurs reportages).
  •       Des prix sont décernés aux meilleurs reportages
  •       Expérimentation continue (qui a tendance à secouer la salle de rédaction).
  •     Création de contenu pour un public payant
  •       Renforcement des compétences multimédia (équipes capables de produire des podcasts et des vidéos).
  •       Encouragement de la collaboration avec d’autres salles de presse ou points de vente.

Pour Aigbogun vu qu’ils s’adressent à un public payant, il est devenu important pour les journalistes de se demander « si quelqu’un lit mon article, et combien de personnes le lisent et enfin si quelqu’un va payer pour lire mon article ». Il admet que le changement n’était pas facile et qu’il fallait constamment expérimenter, certains journalistes qui avaient du mal à s’adapter au nouvel environnement étaient encouragés à quitter l’organisation. « Nous avons fait venir des jeunes qui n’étaient pas coincés dans l’ancienne façon de faire les choses, ce qui a conduit à la création du programme de formation », déclare Aigbogun.

« Nous avons assisté à une transformation significative de notre salle de rédaction, à l’adoption de technologies et de nouvelles pratiques. Il s’agit de mieux raconter les histoires et de raconter de meilleures histoires », a déclaré M. Aigbogun.

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